Tuesday 5 July 2011

Bombaysers de Bombay

Bon j’avoue, ce jeu de mots n’est vraiment pas terrible, mais je n’ai pas pu m’en empêcher.

Voilà bientôt un mois que je suis arrivée en Inde et il s’est passé tellement de choses que je n’ai pas eu une seule minute pour tenir le blog à jour. Maintenant que j’ai un peu de temps libre, je vais tenter de vous raconter en quelques articles ce qu’il s’est passé depuis que j’ai pris mon avion pour Delhi le 4 juillet. Comme je n’ai pas tenu de journal écrit, il se peut que l’ordre des évènements diffère un peu où que j’oublie quelques détails. Mais dans l’ensemble, je pense que ça sera quand même assez fidèle, vu que tout ce que j'ai vécu ici jusqu'à présent a été vraiment... Marquant.

Le 4 juillet donc. Après plus d’une heure de RER, 1h30 de queue pour l’enregistrement et une autre heure d’attente, le départ est enfin annoncé. Un peu angoissée mais surtout très excitée, je quitte Kalyan qui m'a accompagnée jusqu'ici et me dirige vers la porte F44. L'avion est un engin de la compagnie Air India, et il est... Immense comparé aux avions que j'ai pu prendre jusque là. De nombreuses rangées de sièges, une cuisine, des toilettes... Il y a même un petit écran avec jeux, musiques, films (en anglais, en hindi, en telugu, en tamil...) ! Oui je sais c'est con mais n'ayant jamais pris un avion comme celui-ci, ça me rend toute chose :) Vers 22h30, on nous apporte un repas vraiment pas terrible (oui bon je ne m'attendais pas à quelque chose de génial mais étant habituée aux délicieux biryanis et curry de mes amis indiens, ça fait tout drôle). Je regarde 2 épisodes de Friends, écoute 2 ou 3 hits bollywoodiens (des femmes super sexyet très dénudées pour les standards du pays qui se dandinent en rythme dans les bras de gros moustachus qui pourraitent passer pour leur père genre dans la vraie vie tu rêves mon gars, jamais tu peux avoir une fille comme ça !) et décide finalement d'éteindre et tente de trouver une position agréable. Le siège n'est pas vraiment confortable mais je suis tellement fatiguée que je finis par m'endormir.

Vers 9h30 (heure indienne) le lendemain, l'avion atteri à Delhi. Je me sens beaucoup mieux et déjà je suis toute excitée à l'idée de faire mon premier pas sur un autre continent ! Hélàs pour le moment, rien n'est encore vraiment différent de l'Europe... Si ce n'est la moquette dans tout l'aéroport ! Je tue le temps comme je peux pendant les 3 heures de transit et enfin, embarque pour Mumbai. Arrivée à l'aéroport, première étape du combattant : récupérer mon sac, passer les contrôles d'immigration et... trouver la sortie. Heureusement je suis chanceuse et tout se passe plutôt rapidement. Mais viens ensuite la deuxième étape du combattant : trouver un taxi pour rejoindre mon hôtel... En réalité, ce n'est pas le fait de trouver un taxi qui est compliqué : il y en a tout une file devant le hall d'entrée. Le tout est de ne pas se faire arnaquer... Et quand on est une fille, jeune et blanche de surcroît, c'est presque mission impossible. Mais je suis trop fatiguée pour négocier et je veux arriver en centre ville avant qu'il fasse noir. Je me résigne donc à payer 3 ou 4 fois le prix

Et c'est là que le voyage commence vraiment. Pendant l'heure de trajet (et surtout d'embouteillage) qui me sépare du quartier de Colaba, une avalanche de couleurs, d'odeurs, et d'images m'assaillissent. Les klaxons, les fleurs pour les offrandes au temple, les enfants nus sur le trottoir, la pollution et la poussière, les saris colorés des femmes, les panneaux des échoppes aux caractères indéchiffrables... Le dépaysement est total. A un moment donné, le chauffeur s'arrête à une pompe à essence pour faire le plein ; les gens me regardent curieusement, et je remarque même deux jeunes d'environs 15 ans qui me prennent en photo avec leurs téléphones (!) Ca me fait sourire 5 minutes mais au bout d'un moment ça devient embarassant et je remonte la fenêtre. Enfin, on arrive au Taj Mahal. Oui enfin, l'hôtel deluxe Taj Mahal, parce que le vrai lui, est à Agra. Point de suite présidentielle pour moi cependant, mon hôtel, le Carlton, est un petit truc tout simple. Pas de fenêtre dans ma chambre et sanitaires en commun mais bon pour 11 euros la nuit on va pas chipoter. Surtout que je n'ai pas du tout l'intention d'y passer mes journées ! Et puis ils ont une terrasse sympathique qui donne sur la rue et l'accueil est agréable donc ça me suffit. Je prends une douche (froide, parce que j'ai jamais réussi à trouver l'eau chaude ; remarque, y'en avait peut-être pas ; enfin vu la chaleur c'était pas non plus nécessaire) et tente de me reposer un peu.

Vers 9h, je sors pour retrouver Manoj, un ami de Bombay que je connais depuis longtemps. Il fait noir mais les rues sont encore bien animées, et vu que le Taj est juste à côté, il y a énormément de policiers dans les environs et je me sens plutôt en sécurité. Sur le chemin, une petite fille m'aborde pour me "vendre" un bracelet de fleur de jasmin. N'ayant pas de monnaie, je lui offre un biscuit en échange. Aussi étrange que ça puisse paraître, la ville me paraît beaucoup plus agréable la nuit. Peut-être parce qu'il fait plus frais, mais aussi parce qu'il y a moins de circulation, donc moins de bruit, de pollution... On marche pendant environs 30 min et je découvre l'architecture étrange de la vielle ville : un mix d'influence victorienne, indo-musulmane, parfois même grecque... Et puis, j'expérience la mousson pour la première fois : sans prévenir, comme si le nuage s'était retenu trop longtemps et avait soudainement craqué, une pluie violente s'abat tout à coup sur nous. Le système d'évacuation n'étant pas au top, les rues sont vites couvertes d'eau ; Je me sens retourner en enfance et m'amuse à marcher dans les flaques et à courir sous la pluie. Manoj me raccompagne jusqu'au Carlton, où je m'installe pour manger un bout sur la terrasse. Juste dans la rue en face de la terrasse, une famille dîne, à même le sol. Quelque mètres plus loin, une petite fille fait son "lit" : une fine couverture sur le trottoir sur laquelle elle s'allonge et se recouvre entièrement d'une seconde couverture... Toute seule dans ma chambre, j'ai ce soir là un gros coup de bluz. Le choc est plus important que ce que j'imaginais, et la fatigue n'arrange rien. Malgré tout ce qu'on peut voir à la télé où lire, rien ne prépare vraiment à ce qu'on ressent la première fois qu'on arrive ici. Je m'endors en me demandant ce que je fous là et comment je vais encore tenir 2 mois ici...

Photos à venir, pour le moment je poste depuis une clé 3G donc ça douille à mort :)



Aéroport CDG Terminal 2


Vue depuis la terrasse du Carlton's

Panorama depuis la terrasse de l'hôtel

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